Classement
Contenu populaire
Affichage du contenu avec la meilleure réputation le 01/05/25 dans toutes les zones
-
Hello les passionnés, 'Faut que je vous en raconte une. Encore une, plutôt. Ouais, ça y est, parce que j'ai acheté mémé. Je l'ai, ça y est. 9 ans de lutte, de négociations infructueuses, de walk around, de rêvasseries, de projets, d'acharnement...une longue histoire qui s'est concrétisée il y à seulement deux semaines. Voilà de quoi on parle cette fois: Cette drôle de chose est une voiture. C'est sorti chez Studebaker-Packard à South-Bend dans l'Indiana en février 1959. C'est une Lark VI en finition DeLuxe. Je connais cette bagnole depuis 2005, j'ai commencé à m'y intéresser avec mon père en 2006 alors que j'étais encore marmot. Toutes ces années je l'ai vue trainer dans l'arrière-cour crasse d'un petit garage qui s'est en réalité toujours plus apparenté à un atelier-bricolage qu'un garage sérieux. Devant ce garage qui se trouve à 10 minutes de marche et une minute de Mercury Cougar de chez moi, il y à toujours eu une quarantaine de bagnoles courantes sur le parc d'exposition devant, bien en face d'une route cantonale passante, et derrière, dans le gravillon avec les pneus plats, une Buick Special 1961 turquoise et une Studebaker Lark 1959 menthe à l'eau, qui fait l'objet de ce topic. Elles ont longtemps été stationnées l'une à côté de l'autre, la Buick avait le moteur bloqué et le garagiste n'avait jamais réussi à la faire tourner, la Studebaker était tournante et, au début 2007, sortait de carrosserie après une peinture neuve. Vers la fin 2007, la Buick disparaissait. Rachetée par un passionné qui souhaitait la restaurer, soit-disant partir pour le Tessin. D'un jour à l'autre. Il ne restait que la Stud'. A cette époque, j'avais pas encore le virus. C'était les tous premiers prémices de la passion qui m'anime aujourd'hui, même si mon père en était à sa quatrième Camaro IROC-Z et qu'il m'emmenait à toutes les occasion avec lui pour aller se balader au son du V8. Mais pas encore de passion à proprement parler. Donc je ne me souviens plus si c'était à l'initiative de mon père ou si c'était la mienne, mais un jour de février 2008 nous nous sommes proposés pour aller prendre soin bénévolement de la Studebaker, qui crevottait toujours dans cette arrière-cour miteuse malgré sa peinture neuve et déjà fanée. Je suis donc allé avec mon père un weekend la redémarrer, la nettoyer, la polisher, lui rendre son lustre. Le garagiste nous avait laissé les clés du garage, on a bossé seuls quasiment les deux jours, on avait même remonté un peu d'accastillage je me souviens. Cette journée restera ancrée dans ma mémoire pour encore un moment, je me souviens encore du redémarrage de cette vieille bagnole en plein mois de février par -10 degrés un soir de pénombre, de l'échappement qui crachait une fumée hallucinante et de ce moteur qui tournait tellement mal qu'il fallait le faire monter hyper haut dans les tours pour faire avancer de deux mètres la voiture. Le but de ce weekend de bénévolat n'était pas d'acheter la voiture, puisque mon père était incapable de s'entendre sur un prix avec le garagiste (qui en voulait 8000 euros en l'état à l'époque, et quel état...), mais uniquement de prolonger la vie de cette bagnole et de remotiver un minimum le garagiste pour qu'il en prenne soin. Et même si elle avait refait quelques mois dehors après notre passage, ça avait marché. Le garagiste l'a ensuite stockée pendant près de deux ans dedans, au chaud, ce qui l'a préservée de pas mal de dégâts. Jusqu'à la mi-2011. Oui, parce que là, rebelote. Le garagiste l'a remise dehors, quasiment au même endroit. En fait non, encore pire, le long du mur du garage, face nord, humidité constante, les ronces qui poussent jusque dans l'habitacle, la plaque de 30 kilos de glace qui glisse du toit et vient regalber le toit (c'était mieux avant...promis!)...et de nouveau l'abandon total. Pas tourné une fois en deux ans, rien. J'ai fait mon apprentissage de vendeur pendant 3 ans dans un commerce proche du garage, garage devant lequel je passait quatre fois tous les jours, en m'arrêtant au minimum une fois par semaine pour aller voir comment la nature faisait pour lentement tuer cette chouette bagnole...qui n'était déjà plus qu'une épave en devenir. Donc j'ai toujours plus-ou-moins gravité autour, sans ne jamais oublier qu'elle existait. J'ai souvent repris contact avec le garagiste, pour négocier...sans succès, le gars était dur en affaires. En 2012 après que je repasse discuter de cette bagnole avec le garagiste, il la remet dedans. Aidé de son mécano, il commence à la démonter en vue d'une restau, sort l'intérieur, ausculte les planchers...et abandonne. La Lark reste à l'intérieur, à l'abri des intempéries...et même si le mal est déjà fait, ça la préserve de pire. En 2013 pas grand chose, j'abandonne mes études et opère une reconversion professionnelle inattendue qui me bouffe tout mon temps, ce qui n'empêche pas que je discute souvent avec mon père de cette voiture qui nous intéresse tous les deux. Le garage et la Studebaker sont déjà depuis longtemps la destination de marche lorsque le moral n'y est pas, qu'on a envie de marcher, qu'un coup dur est survenu...une sorte de source de motivation, un prétexte pour penser à autre chose. 2014. C'est là que ça se passe. C'est maintenant que ça se délie. La chance va enfin tourner. Toujours impossible de me mettre d'accord sur un prix avec le garagiste qui ne veut pas lâcher "son bébé", "sa passion", "parce qu'il l'a depuis 1992 et qu'il va la restaurer"...etc, etc. Seulement dans le quartier un immense projet d'urbanisme est en train de se mettre en place. Et le garage, construit sur un terrain communal et qui borde l'aéroport, est voué à la démolition pour 2016 au plus tard, tout comme la moitié du quartier qui va faire place neuve à un écoquartier, même écoquartier que j'irais embaumer des relents de 350ci 4-bolts mal réglé et de flathead riche qui fume bleu. Et voilà. J'ai appris la nouvelle en 2013 par un pote communard, et j'ai laissé pisser jusqu'à ce que j'apprenne les dates butoirs de démolition par un autre pote de l'urbanisme. Donc il y à deux mois, alors que le garagiste commençait à encartonner son bordel, je débarque. Je négocie, on cause, pas moyen. Mais il me recontacte si jamais y'a personne d'autre. Le prix que je veux mettre: 1200 euros grand maximum. Entre temps je vais trois fois revoir la bagnole, je l'essaie une fois, histoire de me faire peur...parce qu'à part la gueule, y'a du boulot à tous les étages. Mais toujours pas moyen de conclure. Il me met la pression avec des trucs bidon genre: -"Ouais mais y'a trois autres gars dessus, ils sont en train de rassembler les fonds, blabla". Je laisse pisser. A deux semaines de la date d'expulsion je viens aux nouvelles. Là, ça devient franchement favorable. Le garagiste n'a pas trouvé de locaux pour continuer son activité, démoralisé il à décidé de fermer son affaire et de se reconvertir, il à pas de place chez lui et je le sens un peu sur les dents au niveau flouze. Je réitère mon offre: Sans succès, je rentre bredouille. Dernière semaine avant l'expulsion: Pas le temps de passer alors je le rappelle, un vendredi soir, lendemain de paye, il me dit que oui la voiture est toujours à vendre, mais que demain il y à deux marchands qui viennent la voir et qu'il sont les deux prêts à la prendre. Je rigole un coup, mais il répète. J'y dis: -"Ouais bon admettons, vous avez les noms des marchands?" -Oui alors c'est X et Y". -"Oh putain, ouais alors je serais là". Il m'affirme encore une fois qu'il aimerait tellement que ce soit moi qui l'ai plutôt qu'un marchand qu'il ne connait pas...mais il ne veut pas lâcher les 200 balles qui tiraillent entre son dernier prix et mon offre. J'arrive le samedi, sans absolument aucune envie d'acheter une bagnole, mais bon...en revanche une envie de la rafler juste pour baiser les deux cons de marchands de carpettes que j'ai en face de moi, et que je connais bien. J'ai l'oseille en poche, en avant marche. On est 4 à tourner autour de cette bagnole, les gars se grouillent de faire le tour pour vite l'acheter au cas ou ce serait l'affaire du siècle...moi je connais la bagnole comme ma poche, je regarde si je peux revisser l’antenne qui branle, enfin bref, je m'occupe. Au bout de 10 minutes le garagiste lance les hostilités: -"Alors les gars, on se décide?". Un des deux cons lâche l'affaire, y'a pas de V8, y'a pas de Muncie, c'est de la merde. Bref. Et le plus imbécile des trous du culs, avec qui je me suis déjà fritté 120 fois, lui entame: -"Ouais moi ça me plait". "1000 balles". Le garagiste: -"Non". Moi: -"Mille-deux." -Rachid, le garagiste: -"T'es un peu court". -"Allèèèèz!" -"Non". Guignol: -"Ouais allez, 1500!". Rachid: -"Boaaaah". Juste avant qu'il dise oui, juste pour emmerder le monde je claque 1800 balles sur le capot en billet de 100, en face Dugland est arrivé les poches vides, l'effet fait mouche, je signe, on se serre la pince, je tope les clés et les papiers...et je rentre à la maison étudier le Title, le Bill Of Sale et le 13.20 millésimés de 1987, parce que oui, la bagnole est toujours en papiers US. Heureux d'avoir enfin la bagnole (même si j'ai mis une bonne semaine à réaliser), mais encore plus heureux d'avoir fait la nique au trouduc' de spéculateur que j'avais en face de moi. Surtout connaissant le bonhomme. Je suis toujours partagé entre le fait d'enfin la posséder sans vraiment savoir ce qu'elle vaut, et le fait de l'avoir payée plus que ce que je voulais. Mais quand j'ai pensé que j'allais la revoir à 4500 balles deux semaines plus tard devant le garage à l'autre con, j'ai sorti le pèze, et rien que pour ça, ça en valait la peine. Je l'ai achetée samedi, mardi matin je débarquais avec mon ami et parton, toujours partant pour un coup foireux tant que y'a 4 roues aux coins, plateau au cul du Master. Toujours aussi indécis sur mon achat, je suis allé sortir la bête de son antre à 9 heures, elle tournait tellement mal que j'ai même pas essayé de la faire chauffer, mon patron qui est toujours habité d'un optimisme débordant a quand même voulu tenter le coup avant de dérouler le treuil...avec 50 mètres d'élan le train avant à monté les rampes mais le cul est resté sur le bitume...impossible de la faire grimper. Pneus plats, pompe à essence qui pisse comme une fontaine, crépine colmatée, huile qui pisse sur le collecteur et qui fume jusqu'au giratoire en face, niveau d'eau au mini...pas de quoi tenter l'impossible. J'ai fini au treuil à la manivelle, j'ai démonté l'antenne radio et le rétro pour éviter de les perdre sur l'autoroute et roulz! En tout cas, journée stressante. Une fois arrivés devant le hangar, "à la maison", c'est là que j'ai pu profiter. Profiter de la vue des planchers pourris, mais aussi de voir enfin se réaliser une scène que je m'imaginais depuis presque 10 ans. Parquée devant le Suburban c'était de l'ordre du surréalisme, 20 jours plus tard j'en reviens toujours pas de la voire autre part que planquée derrière la vitre de ce garage merdique dans lequel elle prenait la poussière depuis des années. De ne plus la voir là-bas ça me fait drôle, mais vraiment...et quand je vais voir le garage descendre aussi, ça va me faire drôle. La voilà juste avant le départ, lorsque j'attendais mon boss et son plateau: ...perdue au milieu des quelques épaves restantes, certaines en attente d'un acheteur, d'autres en attente du ferrailleur... Et arrivée au QG: Et enfin dans son nouveau logement: A part ça l'ami Rachid avait les larmes aux yeux au moment de la voir partir. Il n'en a pas vraiment pris soin comme il aurait pu ou dû, mais il aimait manifestement cette bagnole, et ça je ne peux pas lui enlever. J'ai pas pu en profiter avant de la décharger dans mon garage, parce que j'avais l'impression désagréable de la lui arracher des mains. J'ai été mal à l'aise tout du long. Du coup je l'ai invité à venir la revoir au hangar et prendre un pot avec toute l'équipe, il viendra une fois qu'il aura soldé son affaire, ce qui ne devrait plus trop tarder puisque je suis passé chez lui aujourd'hui et à part trois bagnoles et 10-15 outils qui se courent après, il ne reste plus rien. C'est donc une Lark VI (VI=L6 / VIII=V8) DeLuxe (niveau de finition) de 1959 (première année de production), vendue par Studebaker-Packard Corporation, motorisée par un 6 flathead 170ci de 2,8L. de cylindrée et une "three on the tree" comme on dit chez nous, soit une boite manuelle 3 rapports au volant. Elle a...euh...ben...la radio mono. Je crois que c'est tout. Je ne suis pas encore à fond dedans, mais je vais maintenant avoir une période un peu plus "calme" (moins de 10 heures de boulot par jour, haha), ce qui va me permettre de régler pas mal de trucs en retard et de "digérer" l'achat qui s'est fait dans une précipitation assez désagréable. Ceci dit j'ai pas perdu beaucoup de temps puisque je l'ai déjà entièrement remontée de tout ce qui avait été démonté, nettoyée de fond en comble, entièrement polishée, j'ai commencé à réparer l'électrique, révisé le Delco (rupteurs, condo, tête et rotor), refait la ventilation, etc, etc. Mais bon, ça et ce dont elle a besoin je vous en parlerais plus tard, parce que ce post est déjà bien assez long...et que demain y'a école. A suivre, les poulets. PS: Et si vous n'en avez pas encore assez, vous pouvez reprendre l'histoire et les photos du début depuis 2006 ici: http://www.dreams-cars.org/forum/topic/7512-l-after-acr/1 point
-
1 point
-
Un petit espoir pour les ZFE ?
pretender03 a donné de la réputation à Gilles pour un sujet
Génial ! Il y a donc des gens qui vont avoir le droit d'aller bosser avec leurs outils, plaques de placo, bardages bois, portes ou baignoires, 24 fois par an. C'est super. "En même temps", comme dirait le nabot, il y a des gens qui ont voulu faire barrage à je ne sais quoi, écouter des promesses qui ne seront pas tenues, et qui maintenant, ont des Annie Dingo, des Doucet aux commandes de leurs villes. Beaucoup d'afghans ont voulu les talibans au pouvoir, pour mettre fin au cirque. Maintenant, ils sont là, et c'est un peu tard pour se plaindre. Idem pour les gens de chez nous qui ont voté ecolo aux municipales, ou mieux encore, qui n'y sont pas allés. Comme le disait le regretté Coluche, "ces gens là n'ont pas le droit de se plaindre".1 point -
Pontiac Star chief 1957, mon antique demoiselle
Eddy123 a donné de la réputation à Charger976 pour un sujet
1 point -
1956 Cadillac Eldorado Biarritz
stude54 a donné de la réputation à Oregon-Classics pour un sujet
1 point -
Très belle histoire comme d'habitude , et même si les Studebaker en règle général ont un esthétique particulier ça reste des voitures sympa Bravo Comet et heureux de voir qu'elle sera sauvé.1 point
-
Buick Special 1955
stude54 a donné de la réputation à Trooper Phil pour un sujet
1 point -
1 point
Ce classement est positionné à Berlin/GMT+01:00